Blooms planctoniques
Mousse de phytoplancton Phaeocystis ou vert de mai, Stella-Plage
© Laurent Mignaux / Terra - CC BY-NC 2.0
La qualité des eaux côtières
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Le bon état des eaux côtières
Si la variabilité des caractéristiques chimiques et écologique des eaux côtières est en partie naturelle (en savoir plus sur le fonctionnement naturel des eaux côtières), elle peut être fortement accentuée par les activités humaines. Sur le littoral et dans les terres, ces activités sont susceptibles d’impacter leur état (en savoir plus sur les usages de l’eau et des milieux aquatiques).
Les premiers suivis des eaux côtières sont menés dans les années 1970 pour évaluer ces impacts potentiels. Ils portent alors uniquement sur la contamination chimique de l’eau, sans tenir compte de l’écosystème dans son ensemble : seuls les paramètres physico-chimiques et la présence de certains polluants sont pris en compte. Progressivement, la biologie du milieu est considérée comme partie intégrante de la qualité des eaux côtières et est inclus à l’évaluation.
Une innovation introduite par la directive-cadre sur l’eau (DCE) est la prise en compte de l’ensemble des compartiments écologiques dans l’évaluation de la qualité des eaux côtières : l’eau, la faune, la flore, les habitats. Ainsi le bon état d’une eau côtière requiert non seulement une bonne qualité de l’eau, mais aussi un bon fonctionnement, évalué à partir d’éléments de qualité biologique animaux (invertébrés) et végétaux (phytoplancton, algues, plantes aquatiques), physico-chimiques (oxygène dissous) et hydromorphologiques (régime des marées, morphologie de la rive).
L’état des eaux côtières au sens de la DCE comprend deux aspects : un état chimique et un état écologique.
Les données d’état des eaux de transition, rapportées à la Commission européenne au titre de la DCE, sont accessibles sur le site Rapportage.
Consultez l’état chimique et l’état écologique de près de 100 masses d’eau de transition.
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L’état chimique des eaux côtières
Les substances surveillées pour évaluer la qualité chimique sont, en particulier, les pesticides, les métaux lourds, les hydrocarbures, les polychlorobiphényles (PCB), etc. (en savoir plus sur les polluants). La concentration de ces substances est comparée à des normes de qualité environnementale (NQE). Si la concentration de toutes les substances suivies est inférieure aux NQE, alors les eaux côtières sont estimées en bon état chimique. Si une seule molécule dépasse sa NQE, les eaux côtières n’atteignent pas le bon état chimique.
La liste des substances suivies et la valeur des NQE sont révisées régulièrement. Cela permet de tenir compte de l'utilisation de nouvelles molécules et de l'avancée des connaissances ou des techniques d'analyse.
En 2019, en France, parmi les 179 masses d'eau côtière, 76 % sont en bon état chimique.
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L’état écologique des eaux côtières
Pour évaluer l'état écologique des eaux côtières, les paramètres qui le constituent sont comparés à une situation dite « de référence », où l'influence des activités humaines serait nulle. Si l'écart des paramètres mesurés par rapport à la situation de référence reste faible, alors l’écosystème est estimé en bon état écologique. Plus l'écart est grand, plus il est considéré comme dégradé. La situation de référence tient compte des spécificités naturelles des eaux côtières : elle est par exemple différente pour une côte rocheuse fortement exposée au vent et pour une côte sableuse abritée.
Trois types de paramètres sont mesurés :
- les éléments de qualité biologique, à l'aide d’indices spécifiques, prennent en compte la présence ou l'absence de certaines espèces : les invertébrés, les macroalgues (algues non microscopiques), le phytoplancton (algues unicellulaires) et les plantes à fleurs ;
- les éléments de qualité physico-chimique : par exemple, l’oxygène dissous ;
- les éléments de qualité hydromorphologique, qui font référence aux caractéristiques morphologiques et à la dynamique hydrologique des eaux côtières : morphologie de la côte, régime des marées.
En 2019, en France, parmi les 179 masses d'eau côtière, 51,4 % sont au moins en bon état écologique.
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L’état de conservation des espèces et des habitats
En parallèle de l’évaluation de l’état des eaux côtières dans le cadre de la DCE, deux directives dites « nature » (la directive « habitats-faune-flore » 92/43/EEC et la directive « oiseaux » 2009/147/EEC) conduisent à évaluer l’état de conservation des espèces et habitats d’intérêt communautaire, c’est-à-dire les espèces et habitats considérés comme étant les plus vulnérables, menacés, rares ou endémiques, de l’Union européenne. Effectuée à une échelle beaucoup plus large que celle d’une eau côtière - celle de la région biogéographique - cette évaluation concerne des espèces et des habitats aquatiques.
L’évaluation porte sur plusieurs paramètres comme par exemple l’aire de répartition, la population (spécifique aux espèces) et la surface (spécifique aux habitats). Les perspectives et évolutions futures sont aussi prises en compte, sur la base des menaces prévisibles et évaluables. À partir de ces paramètres, l’état de conservation d’une espèce ou d’un habitat peut être favorable, défavorable inadéquat (en mauvais état sans être en danger d’extinction) ou défavorable mauvais (en danger d’extinction). En l’absence de connaissances suffisantes, il est déclaré inconnu.
Les données d’inventaire d’espèces (dont les espèces aquatiques) sont accessibles sur le site de l’INPN.
Consultez les données de plus de 178 000 espèces et 20 000 habitats
Des listes rouges pour les espèces en risque d'extinction
Les espèces font l’objet d’une évaluation spécifique concernant leur risque d’extinction. Cette évaluation est réalisée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sur la base de plusieurs critères, comme le nombre d’individus capables de se reproduire, le nombre de populations de l’espèce et leur isolement les unes par rapport aux autres, etc. Un risque est alors attribué à chaque espèce, depuis une “préoccupation mineure” jusqu’à un « danger critique » d’extinction.
Le Comité français de l’UICN adapte ces listes à la situation nationale. Révisées régulièrement, ces listes informent ainsi sur l’état biologique des espèces aquatiques. Par exemple, dans les eaux françaises, en 2013, au moins 11 espèces de requins et de raies sont menacées de disparition (d’après UICN France).
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Les impacts potentiels du mauvais état des eaux côtières
La mauvaise qualité d’une eau côtière nuit à la vie de la biodiversité qui s’y déploie et peut même provoquer la disparition des espèces les plus sensibles. Dans ce cas, seules les espèces les plus résistantes survivent dans une eau côtière de mauvaise qualité, qui devient alors pauvre en diversité.
La santé et la sécurité des personnes peuvent aussi être menacées. La baignade peut devenir dangereuse et être interdite, par exemple du fait du développement de bactéries ou d’algues microscopiques potentiellement toxiques (en savoir plus sur les contaminations bactériologiques et l’eutrophisation).
Plus largement, tous les usages de l’eau et de ces milieux sont susceptibles d’être affectés par un mauvais état (en savoir plus sur les usages). Un mauvais état chimique peut par exemple conduire à la fermeture de zones de pêche à pied, impactant la pêche professionnelle et la pêche de loisir. Des contaminations bactériologiques peuvent affecter l’aquaculture en rendant impossible la commercialisation des coquillages élevés sur le littoral. L’excès de substances nutritives en provenance du bassin versant peut conduire au phénomène d’eutrophisation et à l’apparition de « marées vertes ».
Ces événements affectent le tourisme, mais aussi plus largement la qualité de vie des personnes installées sur le littoral.
Heureusement, des solutions existent pour protéger et améliorer l’état des eaux côtières (en savoir plus sur la protection des eaux côtières).
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Des programmes de surveillance pour suivre la qualité des eaux côtières
Depuis les premiers suivis réguliers de la qualité des eaux côtières, mis en place dans les années 1970, le réseau de stations de surveillance a évolué pour couvrir aujourd'hui l'ensemble du territoire et constituer le programme national de surveillance avec plus 150 stations.
En 2015, 147 stations de mesure permettent de surveiller la qualité des eaux côtières françaises (métropole et outre-mer). Elles participent au programme de surveillance (contrôle de surveillance et contrôle opérationnel) des milieux aquatiques dans le cadre de la directive-cadre sur l'eau (DCE).
Ce programme de surveillance est conforme aux prescriptions de la DCE (en savoir plus sur la DCE). L'emplacement des stations de mesure n'ayant été modifié que lorsque cela était nécessaire, certaines stations permettent de comparer les données de surveillance depuis 1973.
Le référentiel des stations de mesure de la qualité des eaux côtières est accessible sur le site du Sandre.
Portant en 1973 sur quelques dizaines de paramètres, la surveillance menée en France en inclut aujourd’hui plusieurs centaines. Elle couvre la physico-chimie, la biologie (à l'aide d'indicateurs dédiés), l'hydromorphologie ainsi que la recherche et la quantification de polluants chimiques.
Les données de qualité des eaux littorales (eaux de transition et eaux côtières) sont accessibles sur le site Quadrige.
Consultez les paramètres physiques, les concentrations de substances chimiques, les inventaires d'espèces et l'hydromorphologie sur environ 300 stations de mesure.
Les actions de surveillance sont menées par l'État et ses établissements publics, qui sont en charge de la production de données sur un ou plusieurs aspects relatifs aux eaux côtières. Si certaines données peuvent être acquises à l'aide de stations automatiques, beaucoup nécessitent une visite de terrain sur la station. Des bureaux d'études agréés pour ces mesures peuvent être chargés de réaliser les suivis.
Types de données | Physico-chimie / Chimie | Hydrobiologie (faune et flore) |
Hydromorphologie |
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Organismes producteurs |
Agences de l’eau, Ifremer, DDT(M) (services de police de l’eau) |
Agences de l’eau, DDT(M) (services de police de l’eau) | Agences de l’eau |
Une surveillance spécifique pour certains usages
L’eau destinée à l’alimentation en eau potable (en savoir plus sur l’eau potable), la baignade (en savoir plus sur les loisirs) ou l’aquaculture (en savoir plus sur l’aquaculture) doivent respecter des normes de qualité spécifiques. La surveillance sanitaire porte ainsi sur des paramètres, en particulier bactériologiques, différents. Ces suivis sont indépendants de l’évaluation de la surveillance des eaux côtières effectuée dans le cadre de la DCE. Ils sont réalisés par les ARS (agences régionales de santé).
Les données de qualité de l’eau du robinet sont accessibles sur le site Eau potable.
Consultez les données sur l’ensemble des communes.
Les données de qualité de l’eau des sites de baignade sont accessibles sur le site Baignade.
Consultez les données sur l’ensemble des sites.
En 2023, en France, 105 ports de plaisance et 405 plages (représentant 192 communes ) ont été labellisés "Pavillon bleu". Ce label privé prend en compte la qualité de l'eau et la gestion des déchets, mais également l'éducation à l'environnement.
Les classements et statuts sanitaires des zones conchylicoles sont accessibles sur l’Atlas des zones conchylicoles.
Consultez les informations sur l’ensemble des zones de production et de reparcage de coquillages.